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16/06/2022
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Quinze collèges et quarante interventions au cours de l'année scolaire 2021-2022 : plus de 1 800 jeunes landais auront donc été sensibilisés par Colosse aux pieds d'argile dans le cadre de la convention qui lie l'association au Conseil départemental, en concertation avec l’Éducation nationale.
Mardi 14 juin, Anthony Etchart, intervenant régional en Nouvelle-Aquitaine, était au collège de Labenne auprès d'élèves de 6e. « Il n'y a pas de question bête et quand quelqu'un parle, on l'écoute ! Ça vous va comme règles ? », lance en introduction l'ancien footballeur qui intégra le Centre de formation des Girondins de Bordeaux quand il était jeune, lui-même victime d'agressions sexuelles. Et de revenir sur l'histoire de Sébastien Boueilh, l'ex-rugbyman violé de l'âge de 12 à 16 ans par le mari de sa cousine en qui ses parents avaient, pourtant, totale confiance.
Durant la vidéo de son témoignage, pas un bruit dans la salle étouffante en ce jour de canicule. À l'issue, les bras se lèvent et les interrogations fusent : « pourquoi il s'est pas défendu ? », « pourquoi il a gardé le silence jusqu'à l'âge adulte ? », « comment faire si personne ne te croit ? », etc. D'autres questions sont posées de manière anonyme avec un papier stylo.
« Dans la plupart des cas, ce sont des gens qu'on connaît qui font ces violences. On a souvent l'impression d'être le seul et on est bloqué... On ressent parfois de la culpabilité. On n'ose pas parler de son corps, des parties intimes. Tiens, pouvez-vous nommer vos cinq parties intimes ? », demande Anthony Etchart. L'intérieur des cuisses, les fesses, la bouche, le sexe, la poitrine, répondent les collégiens, avant d'aborder la différence entre viol et agression sexuelle. « Si on vous touche le cou et que vous n'êtes pas d'accord, vous pouvez dire non. C'est la bulle d'intimité autour de soi », évoque l'intervenant, parlant du consentement nécessaire dans les rapports à deux mais aussi quand on va chez le docteur si on sent que les gestes ne sont pas appropriés.
Certains ont-ils déjà reçu des photos anonymes de parties intimes sur les réseaux sociaux ? Deux collégiens lèvent la main. « Il y en a sans doute d'autres. En tout cas, c'est important de bloquer ces gens et les signaler », enchaîne le médiateur. Chantage à cause de photos compromettantes, menaces ou échanges de clichés contre de l'argent, culpabilisation de la victime (« c'est ta faute, t'as vu comment t'es habillée ? »), évocation du « fameux petit secret » à garder pour ne pas avoir d'ennuis... « C'est toujours important d'aller en parler », insiste-t-il.
D'ailleurs, la sexualité est-elle toujours un tabou dans les familles ? A voir le grand nombre de mains levées à la question de savoir si le sujet a déjà été évoqué à la maison, on sent bien que les temps ont changé. Alors au moindre problème, que faut-il faire ? « En parler ! », affirment en chœur les jeunes.
Et pour être écouté, il faut « s'adresser à une personne en qui on a confiance », rappelle Anthony Etchart : parent, ami, professeur, assistante sociale du collège, forces de l'ordre ou aussi à l'association Colosse aux pieds d'argile qui leur a remis, en fin d'intervention, un petit guide avec des numéros d'appel. Car pour ceux qui n'ont personne à qui parler ou qui n'osent pas s'adresser à leur entourage, le 119 est la ligne spéciale dédiée aux jeunes victimes de violences.
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