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08/03/2022
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Peut-on constater une évolution depuis la création par Xavier Fortinon de la délégation à l’Égalité femmes – hommes, initialement confiée à Gloria Dorval, à laquelle vous avez succédé en juillet 2021 ?
Salima Sensou : Depuis la création de cette délégation en 2019, il y a eu effectivement une prise de conscience. La crise de la Covid a eu un double effet. D’un côté, nos mesures en matière d’éducation, de sport et de culture n’ont pu être mises en application, en raison de l’annulation des rassemblements. Par contre, la montée des violences intrafamiliales, sexuelles et sexistes, constatée en particulier lors du premier confinement, a permis de mobiliser l’ensemble de nos partenaires contre ce fléau. Les collaborations ont été renforcées. En témoignent l’intervention des assistants sociaux en brigades de gendarmerie et la création de la Maison de protection des familles. Notre budget a doublé en 2 ans et il sera encore en augmentation en 2022. Le Département, clairement, a mis les moyens.
Malgré la Covid, quelles ont été les réalisations en matière de sport, de culture ou d’éducation ?
Salima Sensou : La conférence sur le sport au féminin du 24 janvier a marqué un premier tournant. L’étude, réalisée par la direction de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports, a montré un déséquilibre persistant entre effectifs féminins et masculins dans certaines disciplines, notamment les plus prisées dans notre département, comme le football ou le rugby. Nous accompagnerons les clubs et porterons un regard vigilant sur les progrès et les initiatives réalisés dans ce domaine.
Côté culture, « Itinéraires », la manifestation annuelle des médiathèques landaises, a porté le débat auprès des jeunes et de leur famille sur l’égalité dans toute sa diversité. Ma collègue Rachel Durquéty continue de travailler sur cette thématique et on peut penser que de prochaines manifestations culturelles abordent cette question. On peut déjà signaler « Toutes en art », valorisant les artistes féminines, et dont la deuxième édition aura lieu en septembre, à Villeneuve-de-Marsan.
En matière d’éducation, Xavier Fortinon, le président du Conseil départemental, a souhaité faire des Landes un des territoires pionniers d’une expérimentation dans la lutte contre la précarité menstruelle. L’État a répondu à sa sollicitation en lançant une campagne dans 6 collèges volontaires (Labouheyre, Labrit, Hagetmau, Gabarret, Victor-Duruy à Mont-de-Marsan et Jean-Moulin à Saint-Paul-lès-Dax, ndlr). Dans un premier temps, les associations « Nouveaux cycles » et « Couples et familles », ainsi que le Planning Familial, ont rencontré les élèves de 6e et de 4e. Un travail participatif a été mené avec les jeunes pour améliorer l’information et l’accès aux protections périodiques.
Qu’en est-il en interne, au sein de la collectivité départementale ?
Salima Sensou : L’objectif, à terme, est que cette question inspire notre manière de travailler et d’appréhender nos politiques.
De plus en plus spontanément, nos agents sont force de proposition parce que, mieux que personne, ils connaissent leur domaine d’intervention et savent comment y appliquer la notion d’égalité. Un exemple inspirant est le groupe de travail interprofessionnel qui réunit des sages-femmes, des conseillères conjugales, des assistantes sociales, etc., au sujet des violences sexuelles, sexistes et domestiques. Elles analysent leurs pratiques et réfléchissent à la manière dont elles reçoivent, écoutent et orientent les publics, afin d’améliorer le repérage des situations à risque. La finalité est de définir une méthodologie applicable à l’ensemble des services.
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