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29/07/2020
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21h35 en ce mercredi de juillet à Hossegor, le soleil orangé se couche dans l'océan par un ciel tout rose ; les derniers surfeurs et baigneurs sortent de l'eau, quelques pêcheurs s'éternisent, des vacanciers finissent leur yoga les pieds dans le sable... Les plages se vident à mesure que la Place des Landais se remplit. Une demi-heure plus tard, à la nuit tombée, la cribleuse tractée de Coved, le prestataire de services du Syndicat mixte du littoral landais (maître d'ouvrage), entre en service un peu plus au nord, plage des Culs-Nuls, avec ses puissantes lumières.
Fabrice Huguenel est un des cinq chauffeurs de permanence tout l'été, pour nettoyer les plages landaises : de juillet à septembre, « on travaille de 22 h à 7 h 15. Chaque nuit, on fait en général quatre fenêtres de fréquentation de 800 m de long chacune, qu'on ratisse sur toute la largeur en fonction des marées. Ce soir, pour moi, c'est Culs-Nuls, Estagnots, VVF, Bourdaines et Le Penon à Seignosse ».
Ces « fenêtres », dans le jargon, « ce sont les plages surveillées », tamisées tous les trois jours (une fois par mois en journée l'hiver) par des personnels qui se relaient 7 jours/7 à la saison haute, précise Vicenzo Llano, chef d'équipe Coved. Les zones proches des baignades surveillées sont, elle, ratissées une fois par semaine, et les zones naturelles une fois par mois, sans jamais s'approcher à moins de 5 mètres du pied de dune, afin de favoriser la colonisation des espèces végétales pionnières.
A Biscarrosse, il n'y a carrément plus de nettoyage mécanique pour tenir compte de la problématique de l'érosion particulièrement prégnante. Et par souci environnemental, sur certains secteurs comme au droit du courant d'Huchet, tout nettoyage est même proscrit trois mois de l'année, au moment de la nidification du gravelot à collier interrompu, « ce qui a permis de voir la population de cet oiseau protégé monter en flèche », relève Lionel Fournier, à la direction de l'environnement du Conseil départemental des Landes.
Moins chanceux, « des cochons, vaches ou moutons venus avec les crues et décrues de l'Adour sont parfois ramassés sur le sable », témoigne Fabrice Huguenel qui a eu le malheur, une fois en sept ans de travail, de découvrir un cadavre humain. Et chaque année, entre 80 et 400 animaux marins s'échouent, surtout des dauphins.
Côté déchets, on trouve de tout : bois, métal, plastiques, verre... 25 à 30% du tout-venant (hors bois) provient de la pêche : filets, caisses, cordage, bouées. « Il va falloir reprendre la sensibilisation des pêcheurs pour qu'ils ramènent leurs déchets à terre », estime M. Fournier qui note, par ailleurs, le gros effort des Espagnols sur le traitement des déchets ménagers qui arrivent beaucoup moins par les courants depuis quelques années.
Globalement « la courbe s'infléchit, de 15 à 16 000 m3 ramassés il y a 20 ans à 12 à 13 000 par an aujourd'hui, ce qui reste considérable », dit-il. Une fois la tamiseuse passée, Fabrice Huguenel et ses collègues déposent les déchets dans des bennes (il y en a 40 sur le littoral et 18 aires de stockage) qui seront bientôt apportées sur la plateforme de Linxe. Là, « on fait le tri, on enlève le sable qu'on rapporte sur les plages. Désormais, on n'enfouit plus les déchets, mais on les recycle en faisant des valorisations matières ou énergétiques » explique François Pouliquen, directeur de territoire Coved. Les grosses pièces de bois sont, elles, laissées en pied de dune, hors des zones surveillées, pour limiter l'érosion éolienne et marine.
Le saviez-vous ?
Ces opérations de nettoyage mécanique permanent, initiées dès 1991 par le Conseil départemental des Landes, restent uniques, par leur ampleur, à l'échelle de l'Europe. Elles sont complétées par un nettoyage manuel (192 m3/an sur 12,25 km) confié à des travailleurs handicapés en Esat et des associations locales d'insertion (500 jours d'insertion par an). Budget total : 1,750 M€ par an.
Chaque année, 4 323 m3 de bois sont valorisés (chaufferies industrielles, mobilier...). Pour les 10 290 m3 de tout-venant, l'objectif de valorisation est, depuis janvier 2020, fixé à 100 %.
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