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28/02/2024
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En 2019-2020, la chasse dans les Landes, qu’elle soit pratiquée en loisir ou pour régulation, avait généré plus de 500 tonnes de déchets de venaison. Ce terme désigne les viscères, peaux, poils, carcasses, etc., issus de la dépouille, de la découpe, et de l’éviscération du gros gibier (sanglier, cerf, chevreuil principalement dans notre département). La statistique résume l’importance des volumes en jeu, d’autant qu’on peut, sans trop de risque de se tromper, estimer qu’ils ont encore augmenté depuis 4 ans. Jusqu’à très récemment, ces restes « étaient jetés dans les bacs à ordures ménagères ou enfouis en terre », rappelle Christine Fournadet, conseillère départementale déléguée aux Déchets. La première chambre froide est apparue en 2000 à Labastide d’Armagnac.
« Pour des raisons évidentes de santé publique et de réduction des risques épidémiologiques », éclaire l’élue du canton Coteaux de Chalosse, le Conseil départemental a décidé en 2021 d’accompagner les groupements de communes dans la mise en place de points de collectes mutualisés des déchets de venaison. La subvention départementale, qui porte sur les travaux de construction et l’acquisition des équipements de stockage, couvre 25 % de l’investissement avec un plafond à 30 000 € par EPCI* et par année.
Lorsque le Département a adopté ce règlement en 2021, une dizaine de Communautés de communes s’étaient emparées de la question du stockage des déchets issus de la chasse, même si cette compétence demeure facultative selon les textes législatifs. Mais les EPCI qui ne s’étaient pas encore structurées représentaient alors la moitié du gisement de déchets, soit environ 250 tonnes. L’accompagnement départemental « a pu motiver certaines collectivités pour sauter le pas », estime Christine Fournadet.
Après l’inauguration, mercredi 21 février, de trois points de collecte à Ygos-Saint-Saturnin, Arjuzanx et Onesse-Laharie, les Landes comptent désormais 45 lieux de stockage. Pour l’implantation, « on s’appuie sur l’avis technique de la Fédération départementale des chasseurs qui préconise une quinzaine de kilomètres maximum entre l’ACCA** et le point de collecte », révèle Séverine Toual, animatrice Prévention des pollutions et Qualité de l’eau au Département des Landes. Depuis 2021, le Département a accordé près de 80 000 € d’aides à 5 Communautés de communes (Terres de Chalosse, Landes d’Armagnac, Maremne Adour Côte Sud, Pays morcenais, Seignanx) ayant investi un total de 365 000 € pour la création de 17 nouveaux emplacements de dépôt.
Si le Pays morcenais et les Landes d’Armagnac ont fait le choix de conteneurs réfrigérés pour un coût d’environ 30 000 € par site, la plupart des collectivités ont opté pour l’installation de bacs sur une plateforme grillagée. La palme de l’investissement revient aux Communautés de communes de Mimizan et du Pays de Villeneuve en Armagnac landais, qui ont choisi des chambres froides négatives.
Les dépouilles et carcasses déposées par les chasseurs landais sont collectées et traitées par la société ATEMAX, qui possède un centre de collecte et de transfert à Haut-Mauco. Située au Passage d’Agen, dans le Lot-et-Garonne, l’usine de transformation produit des farines animales, des biodiesels et des biofertilisants. Le Département envisage de travailler avec l’entreprise d’équarrissage pour optimiser les collectes et ainsi réduire les coûts de fonctionnement à la charge des collectivités.
À ce jour, deux Communautés de communes restent à équiper. Cela devrait être effectif rapidement pour les Coteaux et vallées des Luys, dont la présidente n’est autre que Christine Fournadet : « nous nous sommes accordés avec les ACCA sur deux points de collecte et on entend les construire d’ici la fin de l’année ». Dans le vaste territoire de Cœur Haute Lande, ce sont 6 lieux de stockage qui sont envisagés.
* EPCI : établissement public de coopération intercommunale. Il y en a 18 dans les landes : 16 Communautés de communes et 2 Communautés d’agglomération
** ACCA : Association communale de chasse agréée
Pour aller plus loin
Les sites du département