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28/12/2023
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C’est une sorte de Grand Chelem qu’a réalisé, en tout juste deux mois, la société AVEC (Avenir vertueux ensemble et créatif) : label Solutions efficientes de la Fondation Solar Impulse, sélections dans le programme Impact NA20 porté par la French Tech Nouvelle-Aquitaine ainsi que dans la très restreinte promotion 2024 du Circular Challenge Citeo et victoire dans la catégorie Start-up aux Prix de l’économie Néo-Aquitains dans les Landes. Des distinctions à foison qui valident la grande ambition de la start-up fondée en juillet 2022 par Pierre-Yves Morvan : remplacer les emballages industriels en plastique par des matériaux 100 % naturels ou recyclés. Exit les mousses, papiers bulle et plastiques injectés, place à des calages et des supports de présentation en fibre de cellulose moulée.
Le dirigeant de la société de 8 salariés masque mal son impatience face à la lenteur des changements de mentalité. S’il estime cette pluie de récompenses « forcément agréable », il espère surtout qu’elle pourra « aider à ce que les politiques et les industriels aient le courage de passer à des solutions bas carbone ». Peu énergivore, utilisant une matière première particulièrement abondante, et consommant de l’eau seulement en circuit fermé, le procédé innovant développé par AVEC est économiquement très compétitif, souligne Hervé Noyon, directeur général de Domolandes : « Pierre-Yves Morvan s’est donné comme challenge de produire moins cher que pour des objets équivalents en plastique. C’est une démarche d’industriel avisé parce que le prix est important pour envisager le passage de l’idée à la production ».
La start-up est installée depuis un an et demi au technopôle de Saint-Geours-de-Maremne où elle dispose d’un bureau et d’un atelier de fabrication. Pierre-Yves Morvan, qui a passé une trentaine d’années dans l’industrie aéronautique avant de se lancer dans le combat d’une alternative au plastique, apprécie à Domolandes « le fait qu’il y ait plusieurs entreprises, le collectif, l’ambiance et l’environnement agréables ».
Même son de cloche chez Anthony Gavend, lauréat dans la catégorie Innovation aux Prix de l’économie Néo-Aquitains avec sa société Shield Robotics : « on est dans un écosystème comptant une trentaine d’entreprises, c’est forcément un avantage car l’échange d’idées est bénéfique ». Ce trentenaire landais, surdoué de l’informatique, a créé en 2020 son bureau d’études orienté sur la robotique et les drones pour différents groupes institutionnels et militaires ou des sociétés de sécurité et de défense : « on fait de l’étude industrielle de A à Z depuis la conception en amont jusqu’aux dossiers industriels en passant par la mise en œuvre des prototypes. On est plutôt tagué comme un centre de recherches externalisé et privé. Libre à nos clients de développer ou pas ces projets ».
Parmi les nombreux projets, souvent classés confidentiels, de Shield Robotics : un « robot chien » pour les équipes de démineurs ou le E-Wings, un propulseur pour pratiquants de wingsuit. Le bureau d’études est une des filiales du groupe Evotech qui comprend également Lumaworks (simulation numérique de terrain pour la gestion des risques comme les inondations), The Skylanders (sorte de vaisseau drone pour grand public) et Namaka (conception de surfs gonflables).
Anthony Gavend et son équipe de 18 salariés (dont 13 pour Shield Robotics) témoignent de la capacité d’innovation des entreprises landaises, insuffisamment reconnue selon le jeune dirigeant qui a déménagé ses bureaux de Hinx à Saint-Geours-de-Maremne en mai 2022 : « depuis quelques années, au niveau régional, on a tendance à réduire l’industrie landaise à l’agroalimentaire, la sylviculture ou le surf. Quand on parle de technologies innovantes, on ne pense pas du tout aux Landes alors qu’il y a des talents et des sociétés qui excellent dans leur domaine. L’accès aux aides publiques est plus difficile pour un Landais que pour un Girondin. Domolandes est une initiative du Département et de la Communauté de communes MACS pour permettre de rééquilibrer cette situation ».
Dans l’hôtel d’entreprises, Evotech occupe 2 ateliers de 150 m2 chacun avec bureaux attenants pour « des loyers qui restent modérés puisqu’ils sont limités dans le temps », précise le chef d’entreprise, qui salue la capacité de Domolandes à « être un facilitateur de rencontres et d’organisation d’événements, comme lors de notre récente présentation de simulateur d’inondations ».
Pour Hervé Noyon, les prix de l’économie Néo-Aquitains décernés à AVEC et à Shield Robotics sont « un indicateur qu’on est dans la bonne direction dans nos fonctions de détection et d’accélération de la révélation ». Même s’il reconnait qu’il y a « encore du travail pour faire connaitre la capacité d’innovation des Landes à sa juste valeur », le directeur général de Domolandes mesure avec satisfaction le chemin parcouru depuis 2011, année de la création du technopôle par le Département et MACS. 2023 a marqué la livraison de la première tranche de l’Ecocampus, une extension de 5 000 m2 avec bureaux, ateliers et hôtel selon un partenariat public-privé : « nous sommes passés de 35 entreprises dans le Domolandes originel à une cinquantaine au total avec l’Ecocampus ».
Ce qui réjouit surtout Hervé Noyon, c’est qu’en 2 ans, 19 entreprises passées par Domolandes se sont fixées sur la zone : « 8 ont construit des bâtiments dans Atlantisud, le parc d’activités économiques voisin, et les 11 autres ont soit pris une location longue durée, soit se sont portées acquéreur d’ateliers ou de bureaux dans l’Ecocampus ». Et de conclure, volontariste : « Les Landes, Terre des possibles, c’est une réalité ! »
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