Être aidant, une situation difficile à accepter

C’est un homme pudique, généreux et fatigué qui accepte de lever le voile sur sa situation d’aidant auprès de son épouse malade. « C’est dur, je suis épuisé mentalement. Je vais devoir vendre ma maison car je ne peux plus tout gérer », confie Patrick Bouet faisant aussi l’amer constat d’un entourage absent : « le portail reste ouvert mais personne ne vient, pas un coup de fil ».

Le dynamique commercial à la retraite n’imaginait pas que tout basculerait en 2019. Un accident de voiture de son épouse, suivi d’un burn-out et de graves complications marque le début d’un long combat. Des absences répétées, d’abord attribuées à de simples oublis, puis la situation s’aggrave. « Cela a été très difficile de l’amener chez le docteur car ma femme était aide-soignante et animatrice secteur Alzheimer à l’EHPAD de Tartas », raconte Patrick. 

Après deux ans d’examens, le diagnostic d’Alzheimer tombe en 2021, confirmant les soupçons de la famille. Sans autre aide que celle de ses enfants, Patrick prend tout en charge : cuisine, ménage, jardin et soins constants. « Ma vie a totalement changé. C’est comme si on claquait une porte et qu’on en ouvrait une nouvelle », résume-t-il.

Par chance, il rejoint France Alzheimer où il trouve une aide précieuse. « J’ai suivi des cours pour savoir gérer les situations, détourner l’attention, éviter de s’énerver. Ça a changé mon comportement », reconnaît-il. 

Aujourd’hui, Patrick confie son épouse deux fois par semaine au Village Landais Alzheimer, ce qui lui permet de retrouver un peu de liberté. Avec courage et dévouement, il continue de se battre sans illusions sur l’avenir. Pourtant son engagement auprès de son épouse, même face à la maladie, ne faiblit pas.