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04/10/2021
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Un anniversaire est à la fois l’occasion de mesurer le chemin parcouru mais aussi de se projeter vers l’avenir. Pour ce qui est du bilan, malgré les perturbations liées à la crise sanitaire, 5 050 jeunes ont été suivis en 2020 et plus de 2 100 ont été accueillis pour la première fois. L’accompagnement vers l’emploi reste une activité essentielle de la MILO avec des dispositifs comme la Garantie jeunes dont ont bénéficié plus de 1600 jeunes depuis son lancement en 2012, le Projet personnalisé d’accès à l’emploi (PPAE) ou le Conseil en évolution professionnelle. Cet effort d’accompagnement porte ses fruits : 2 280 contrats de travail ont été signés en 2020, dont 81 % à durée indéterminée, et environ 500 jeunes ont accédé à une formation.
La Mission Locale des Landes est une des rares en France à agir sur l’ensemble du département, alors que la plupart de ses homologues ont un champ d’actions plus localisé. De fait, elle est soutenue par le Département à hauteur de 420 000 € par an. « Toutes les Communautés de communes participent au financement et nous ont délégué la compétence de l’insertion professionnelle et sociale des jeunes. Nous avons ainsi pu tisser un réseau de confiance avec tous nos partenaires », assure Magali Valiorgue, conseillère départementale et présidente déléguée de la MILO.
Il en résulte que les conseillers MILO sont intégrés aux différents outils mis en place par le Département dans le cadre de l’insertion, de la formation et du social. Cela permet un suivi plus fin des jeunes les plus en difficulté. On peut citer l’Accompagnement pour l’emploi des jeunes (AEJ-XL), financé par l’Europe. Ou encore le Pacte territorial d’insertion (PTI) et le « permis intensif », expérimenté dans les agglomérations de Dax et Mont-de-Marsan et destiné à résoudre les problèmes de mobilité des jeunes les plus précaires. Sans oublier le Fonds départemental d’aide aux jeunes (FDAJ) exclusivement financé par le Département*. Au 31 décembre 2020, 72 000 € avaient été attribués pour 200 dossiers correspondant à des besoins en logement, à des aides à la subsistance ou à des soutiens à projet.
Si la MILO a célébré ses 30 ans dans la salle Les Cigales, ce n’est pas un hasard, indique Magali Valiorgue : « tenir notre assemblée en milieu rural, dans une salle de spectacles, en faisant participer des jeunes, témoigne de notre volonté de nous ouvrir et de sortir des cadres habituels ». Cette envie de casser les codes s’est retrouvée dans la « Battle des perceptions », un atelier d’improvisation autour des problématiques liées à la jeunesse, animé par la troupe Les Keskonfé. Trois équipes d’élus, d’entrepreneurs et de jeunes se sont prêtées au jeu. Une façon originale, selon Laurent Dubois directeur de la MILO, « d’échanger les différents points de vue sans qu’il y ait un affrontement direct » : « que les choses puissent être dites, à travers une forme théâtralisée, permet de déconstruire les idées reçues. Dans la table ronde suivante, chacun a pu ensuite émettre plus librement ses remarques ou ses pistes de réflexion ».
Benoît Lesbats, dirigeant de la scierie éponyme, reconnaît la « difficulté des entreprises à communiquer vers les jeunes. On se trompe certainement de canal, quand on voit qu’on a zéro candidat pour des offres d’emploi ». On ne s’adresse plus à la génération actuelle comme on le faisait avec les précédentes, confirme Boris Vallaud, député des Landes : « il faut en finir avec cette idée ancienne que la jeunesse doit être une épreuve. C’est plutôt un passage vers la vie adulte que l’on doit accompagner. La seule injonction, c’est : rêvez en grand, ne vous bridez pas ». Daniel Ollivier, sociologue des organisations et fondateur du cabinet de conseil THERA, apporte quelques clés pour un meilleur dialogue intergénérationnel : « Les jeunes ont besoin de sens, de comprendre l’utilité de ce qu’on leur demande, y compris pour eux-mêmes. Si on veut fonctionner en confort avec eux, il faut exprimer clairement ce dont a besoin et systématiser l’auto-évaluation afin qu’ils puissent exprimer leur vécu. Ce qui crée leur volonté de s’impliquer durablement, c’est le fait de pouvoir partager avec les autres ».
Xavier Fortinon, président du Département et de la Mission Locale, en appelle à une évolution des pratiques : « il faut être en mouvement permanent car les générations se succèdent et la jeunesse change. On parle beaucoup d’institutions hors-les-murs et je crois qu’il nous faut aller au-devant des jeunes pour leur apporter les réponses les plus adaptées ». Bien consciente du fossé qui menaçait de se creuser, la MILO a modernisé son image, en concertation avec des jeunes. Depuis 2019, elle est désormais présente sur les réseaux sociaux et a développé une application mobile, où il est possible de consulter des offres d’emploi et de chatter.
La méthode participative est une solution pour alterner avec des dispositifs parfois très descendants. « Ce qu’on essaie de plus en plus de faire, c’est de co-construire avec nos publics les diagnostics et les pistes d’actions », revendique Laurent Dubois. Et de citer en exemple l’expérimentation « Territoire 100 % Solutions », lancée en septembre 2020 dans la Communauté de communes Cœur Haute Lande. Une dizaine de jeunes âgés entre 15 et 29 ans ont proposé des solutions concrètes pour améliorer leur vie quotidienne et celle de leurs aînés. Deux exemples parmi d’autres : un véhicule partagé pour faciliter la mobilité des personnes en quête d’emploi et la mise à disposition d’un logement pour des jeunes en insertion ou en situation de handicap.
* Le FDAJ concerne la totalité du département, à l’exception des communes couvertes par les Fonds locaux (FLAJ) de Dax, de Mont-de-Marsan, du Seignanx et de Mimizan-Parentis-en-Born.
Pour aller plus loin
Les sites du département