Cette fonctionnalité n'est disponible qu'aux utilisateurs disposant d'un compte personnel.
Veuillez vous connecter ou créer un nouveau compte
Attention !
Cette fonctionnalité n'est disponible qu'aux utilisateurs disposant d'un compte personnel.
Veuillez vous connecter ou créer un nouveau compte
29/01/2025
565 vues
Catégorie(s) de la page :
Quand il parle de sa vie dans la famille Vreulz, Olivier, un grand sourire accroché aux lèvres, a des mots aussi simples que forts : « ici, je me sens libre. Max et Carole, c’est comme mon papa et ma maman. Leurs enfants, c’est comme mes frères ».
La belle histoire a commencé il y a 7 ans. Déficient mental au parcours familial cabossé, Olivier ne se sent alors plus trop bien au foyer Le Marcadé à Mont-de-Marsan : problèmes relationnels, crises de colère, perte de motivation au travail… Il perd même l’envie de suivre les séances de sport adapté proposées par le SSID (Service Sports, intégration et développement du Département des Landes), dont il était pourtant un pilier. C’est là qu’il a sympathisé avec Maximilien Vreulz : « j’avais confiance en Max, il était très gentil avec moi, il me calmait quand j’étais énervé ».
De son côté, l’ancien infirmier de l’armée, qui effectue des remplacements au centre hospitalier de Mont-de-Marsan, est en plein virage professionnel. Quelques mois plus tôt, il a contacté le Département des Landes pour devenir accueillant familial. Il remplit un dossier de demande d’agrément, suit une formation, reçoit de nombreuses visites pour jauger la conformité de son domicile puis passe devant une commission d’une dizaine de personnes du Département et du secteur médico-social : « j’ai répondu à tout un tas de questions et de mises en situation. C’est comme un entretien d’embauche ».
Maximilien Vreulz obtient l’agrément pour 5 ans en septembre 2016. Témoin du mal-être d’Olivier dans son établissement, il le convainc de tester la formule de la famille d’accueil en déménageant chez lui, au milieu des champs, entre Cazères-sur-l’Adour et Lussagnet. Le changement de décor a un effet immédiat sur le résident du Marcadé : « quand je suis arrivé, j’ai trouvé la maison trop belle. Il y avait une jolie campagne, de beaux sapins. On va souvent au lac à côté, j’ai appris à faire du canoë ».
Son sourire permanent en atteste, Olivier s’est épanoui dans ce cadre apaisant, au contact d’un environnement familial stable et bienveillant. « À son arrivée ici, il était en surpoids et surmédicalisé. On a réussi à atteindre des challenges personnels ensemble. Il a beaucoup maigri et il est passé de 12 cachets par jour à 2,5. Ce n’est plus le même homme », constate Maximilien Vreulz.
L’accueillant familial énumère les qualités requises pour bien recevoir une personne âgée ou handicapée à son domicile : « il faut avoir beaucoup d’empathie, aimer le social, donner de sa personne et de son énergie. Tout en sachant garder du temps pour soi et pour sa famille ». Olivier et Jean-Paul, également en situation de handicap, partagent un appartement à la fois séparé et communicant avec l’habitation principale. Ils y font leur petit-déjeuner et Maximilien leur apporte le repas du soir. Dans cette famille au grand cœur qui accueille aussi 2 enfants de l’ASE (Aide sociale à l’enfance), les déjeuners sont pris en commun pour un moment de partage et d’échange.
« Il est important de donner des règles et un cadre communs pour les deux parties », décrypte l’aidant qui ne cache pas que certains accueils peuvent tourner court : « c’est un contrat de gré à gré, chaque signataire peut décider de le rompre, avec un préavis ». Quand un accueil se passe bien, la famille en tire aussi un bénéfice : « aider les gens est enrichissant et valorisant. Nos enfants de 17 et 16 ans sont très réceptifs à la notion de différence. Ils ont appris les vertus de l’écoute, de l’échange et du partage ».
Olivier est même à l’origine de la Ferme du Gioulé, conserverie de produits régionaux dans laquelle Maximilien s’est lancé il y a deux ans avec son énergie habituelle : « lors d’un déjeuner où nous étions tous rassemblés, j’ai fait un tour de table pour savoir quel animal on pourrait prendre chez nous. Olivier voulait des cochons. J’ai acheté six porcs noirs gascons et tout est parti de là ».
La société a grandi très vite et les charcuteries du Gioulé ont conquis les consommateurs landais et les bonnes tables. Jean-Paul et Olivier « sont très impliqués dans la ferme au point de mener les visites lors des ventes directes », se réjouit l’ancien militaire devenu éleveur à succès. L’ancien pensionnaire du Marcadé goûte pleinement cette vie au plein air et la confiance que lui accorde son ami : « je m’occupe des cochons, je les nourris, je leur donne de l’eau, je les appelle et ils viennent », résume-t-il, les yeux pétillants.
Accueillant familial, un métier à valoriser
L’accueillant familial est un particulier qui héberge à son domicile moyennant rémunération une à trois personnes âgées ou adultes handicapées. « C’est une offre d’accueil différente, à taille humaine et sur mesure, dans un schéma très familial. Cela correspond à ceux qui ne veulent pas rester en structure collective mais qui ne peuvent pas rester seuls », éclaire Paul Carrère, vice-président du Conseil départemental en charge de la Solidarité.
Le Conseil départemental des Landes est l’autorité compétente pour délivrer un agrément, obligatoire pour accueillir une personne âgée ou handicapée à titre onéreux. « Pour développer cette offre alternative et sécuriser à la fois les familles accueillantes et les personnes hébergées, nous avons déployé des moyens humains supplémentaires pour les tâches administratives (0,5 ETP, équivalent temps plein), la coordination des dossiers d’agrément (0,5 ETP) et l’accompagnement psychologique (1 ETP de psychologue) », détaille le conseiller départemental délégué à la Solidarité.
À l’heure actuelle, les Landes comptent 23 accueillants familiaux (voir carte ci-dessus). « Nous souhaitons accroître ce nombre pour accompagner le vieillissement attendu de la population dans les prochaines années. L’objectif est de maintenir les personnes âgées dans leur bassin de vie, ce qui suppose d’améliorer le maillage du territoire. Cela passe par une refonte de nos outils de communication pour mieux valoriser ce métier », préconise Paul Carrère.
Vous souhaitez devenir accueillant familial pour personne âgée ou handicapée ? Vous êtes une personne âgée ou handicapée, vous avez pour projet de vivre chez un accueillant familial ? Plus de renseignements avec la cellule Accueil familial du Département des Landes au 05 58 05 42 23 ou sur https://www.landes.fr/accueil-familial.
Pour aller plus loin
Les sites du département