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31/01/2025
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En deux heures d’échanges interactifs, 53 élèves de 6e du collège Jean-Marie Lonné d’Hagetmau ont appris à reconnaître les signes de violences sexuelles, de harcèlement et à se protéger face aux dangers, notamment sur les réseaux sociaux. L’objectif est de « faire comprendre ce qui est autorisé ou pas, les encourager à parler et les orienter vers des adultes de confiance ou des structures ressource en cas de besoin », détaille Sébastien Henry, chargé de mission prévention à l’association Colosse aux pieds d’argile.
Grâce au contenu percutant et rassurant, conçu avec des psychologues et adapté selon les âges, les collégiens ont vite assimilé les informations et partagent avec franchise et sincérité leur ressenti d’enfants de 11 ans. « J’ai appris comment agir, quel numéro appeler si on se fait harceler ou si on est témoin », récapitule Louis. Cally rappelle que « si on est victime ce n’est pas notre faute ». Ambre renchérit : « ça peut arriver à tout moment et avec des personnes auxquelles on ne s’attendait pas ».
Tous ont compris l’importance de libérer la parole. « Il faut en parler le plus vite possible pour ne pas aggraver la situation », résume Sacha avant que Lucile ne conclue : « ça nous a donné une bonne leçon ! Il faut absolument en parler ».
Si les collégiens ont conscience des risques liés à certains comportements, ils ont découvert à quel point le silence peut être destructeur et laisser des cicatrices profondes à long terme. Le témoignage bouleversant de Sébastien Boueilh, fondateur de l’association et victime d’abus sexuels les a fortement marqués. « Il ne faut surtout pas garder ça pour soi car ça peut être dangereux » réagit Agathe, touchée par l’histoire de l’ancien sportif tombé dans les addictions. « Je pensais que ça pouvait affecter la personne mais pas à ce point », avoue Louis. Ambre imagine les répercussions que cela pourrait avoir sur sa vie de collégienne : « On ne va plus avoir de bonnes notes, être triste… c’est un poison ! ».
Malgré les inquiétudes et questions en suspens, aborder le sujet en famille reste pour eux délicat. Sacha reconnaît que « ce n’est pas facile d’en parler, ça peut être gênant ». Cependant, les collégiens affirment savoir à qui s’adresser en cas de difficultés. Ambre se tournerait d’abord vers sa meilleure amie Cally, puis la Conseillère principale d’éducation (CPE) et sa mère. Lucile se confierait « plus facilement à Agathe pour qu’elle aille en parler à un adulte ». Certains, comme Agathe, contacteraient directement l’association Colosse aux pieds d’argile. « J’arrive mieux à parler à quelqu’un que je ne connais pas et après je le dirais à mes parents », explique-t-elle.
Pour Louis, cette sensibilisation fait écho à son passé. Victime de harcèlement en primaire, il a trouvé du soutien auprès de ses parents et de son club de foot. « Aujourd’hui, ça s’est calmé », souffle-t-il.
Après cette matinée chargée émotionnellement, les élèves ressentent le besoin de partager les informations autour d’eux. « Ce soir je raconterai la sensibilisation à mes parents. C’était très intéressant », assure Agathe qui verrait d’un bon œil l’idée d’en reparler en classe « pour savoir exactement quoi faire en cas de souci, surtout pour bien se rappeler ! »
Grâce à un partenariat avec le Département qui finance à hauteur de 15 000 euros les interventions dans les établissements scolaires, l’association Colosse aux pieds d’argile poursuivra ses actions de prévention et d’accompagnement dans les collèges landais tout au long de l’année. Plus de 2 650 collégiens dans 23 établissements vont recevoir ce message essentiel : parler pour se protéger. Et les jeunes d’Hagetmau l’ont déjà bien compris.
Les numéros utiles
Gratuit et 7 jours/7 :
119 : n° d’urgence pour l’enfance en danger
3018 : n° d’urgence pour les victimes de cyberharcèlement
Pour aller plus loin
Les sites du département