Faire bouger les lignes sur l’autisme dans le monde du travail

Elle était organisée au Village landais Alzheimer Henri Emmanuelli par l’association « L’Atelier SAM’ART », en partenariat avec le GEM (Groupe d’entraide mutuelle) « J’aime TSA », l’Institut Formation Développement (IFD) et le Conseil départemental des Landes. L’Atelier Sam’ Art est partenaire du projet départemental « Chacun sa vie, chacun sa réussite » qui œuvre en faveur de l’inclusion des personnes avec TSA (Troubles du Spectre de l’Autisme) sur l’ensemble du territoire landais.

Construite de manière participative, la journée a été pensée dans l’objectif de permettre la rencontre entre personnes concernées et professionnels d’horizons divers (organismes de formation, entreprises de l’économie solidaire, représentants de France Travail, associations, professionnels de santé et de services spécialisés, salariés autistes…), tous intéressés par le sujet de l’inclusion professionnelle.

Pourquoi aborder, de cette façon, un tel sujet ? Sarah Sammartano, présidente de « L’Atelier SAM’ART », l'association à l’initiative de cette journée, précise : « il me semblait primordial de montrer comment on peut améliorer la communication, la compréhension, en tenant compte des besoins des personnes autistes. Il s'agit d'activités qui permettent de s'évader et de tisser des liens avec la force de chacun, en améliorant la communication et en prenant en compte les différences. J'ai souhaité apporter une expertise grâce aux intervenants, rassurer les employeurs et centres de formation et apporter un regard concret sur l’autisme ».

Durant toute une matinée, les participants ont pu découvrir dans une ambiance conviviale comment repérer des solutions qui fonctionnent pour un accueil plus inclusif, combien les aménagements au travail peuvent être accessibles et utiles, y compris aux personnes neurotypiques. 

L’atelier « Vis ma vie » aura permis de mieux identifier les stéréotypes sur les personnes autistes et relever les atouts que cela offre à tout employeur (ponctualité, implication, rigueur, loyauté, curiosité…). « Ce qui est mis en place est bénéfique à tous les collègues ! » explique Pierre avec enthousiasme.

Flavie, médiatrice Santé Pairs au SAMSAH « Chacun sa vie, chacun sa réussite », a présenté les spécificités et richesses de la personne autiste tout en proposant des outils facilitateurs d’une insertion professionnelle réussie.

Qui mieux que des personnes autistes pouvaient témoigner de leur situation, de leur ressenti, dans un contexte de travail ? Florent, Titouan et Kilian ont accepté de prendre la parole lors d’une table ronde pour partager leur vécu, les difficultés rencontrées mais surtout leurs avancées, puisqu’ils ont désormais trouvé un emploi qui leur convient, entourés de collègues bienveillants.

Au-delà des aménagements nécessaires pour travailler dans de bonnes conditions, il aura surtout été question des efforts supplémentaires qu’ils doivent fournir pour certains gestes du quotidien, dont les autres ne se rendent pas compte, et la difficulté d’être en relation avec les autres. Flavie décrit ainsi « l’horreur de la machine à café car la personne autiste n’est pas forcément à l’aise pour raconter son week-end à ses collègues ou n’y verra aucun intérêt ».

D’autres intervenants professionnels (SESSAD Pro TSA du Centre Départemental de l’Enfance et de la Famille, psychologue et directrice du Centre de Formation KDFP) ont également témoigné des ouvertures qui peuvent se faire dans le monde professionnel, avec un accompagnement et une réflexion collective en faveur de l’inclusion.

Dans la salle, une référente de France Travail prend la parole pour expliquer qu’elle constate que de plus en plus de personnes autistes finissent par signer un contrat de travail : « les choses avancent ». Preuve que des journées comme celle-ci peuvent permettre de chasser les idées reçues.